• La Louve

     

    Extrait du roman en court d'écriture " L’Enfant d’Alliance"

    fond musicale: la complainte de la blanche biche "Arpa Celtica"

     

      Captive 

     
     
       Le cri de la louve fit s’envoler les oiseaux
    qui chantaient insouciants dans les branches. 
    Ça avait été plus une brève plainte qu’un cri.
     
    Elle essaya de lutter contre la puissante
    mâchoire d’acier qui lui emprisonnait la patte,
    l’empêchant de retourner auprès de ses petits.
    Ses petits ! C’était sa seule préoccupation,
    bien plus que sa propre sécurité, que sa propre vie.
    Mais quel était donc cette étrange créature sans corps
    qui la retenait prisonnière ? Elle n’avait que des crocs.
     
     Non, ce n’était pas une bête, c’était une chose créée par
    ces êtres à  deux-pattes, et cette chose qu’elle reniflait avec
    crainte,empestait de cette race de “deux-pattes’’ nouvellement
    apparue,de cette race hideuse de laquelle émanait
    des sentiments de haines et de cruautés.
     
    Il lui fallait retrouver ces petits.
    Son désespoir était grand. Elle voulu se coucher mais ne le pu
    car sa patte restait coincée debout, elle poussa
    un  terrible cri de douleur.
     
    Alors elle prit d’instinct une terrible décision :
    Tant pis s’il fallait souffrir, tant pis s’il fallait perdre une partie
    d'elle même, tant pis s’il fallait ne plus jamais être comme avant.
     
     
    Alors sans hésitation, elle commença à mordre, mordre, mordre
    encore et encore, jusqu’au sacrifice de soi-même,
    surmontant l’horrible douleur ; surmontant le désespoir.
     
     
    faisant ainsi un geste d’amour absolu,
    un sacrifice pour ses petits, un sacrifice de soi.
     
     
    Et enfin, au prix d’un long et douloureux effort,
    elle fût enfin soulagée.
    Affreusement blessée mais libre. 
     
    Elle recula, méfiante, boitant sur ses trois pattes restantes.
    Elle renifla cette partie d’elle-même qui restait coincée
    dans la gueule d’acier.
     
    Puis, elle la lécha, comme pour lui dire au revoir.
    Alors elle retourna auprès de ses petits. 
    Elle était libre,mutilée mais libre.Soulagée et libre.
     
     
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    musique: la complainte de la blanche biche
    de Lorenza Paolini ( Harpa Celtiqua)

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  • Commentaires

    4
    Samedi 2 Avril 2016 à 08:43

    Belle poésie qui reflète trop souvent une bien triste réalité! Piéger un animal est odieux,c'est ignorer sa souffrance, parfois sa mort après la lutte pour se libérer : c'est indigne de l'homme!...Mais tellement banal aujourd'hui!...frown

    Merci pour ton passage : je découvre ton monde, j’apprends à te connaître! je repasserai!cool

      • Samedi 2 Avril 2016 à 09:03

        merci à bientôt

    3
    Jeudi 31 Mars 2016 à 17:02

    Oui, c'est bien ainsi que réagit la louve. L'instinct de survie est plus fort. Plus fort que la douleur, plus fort que la peur. La louve fait la nique à la mort.

    Jolie poésie, très réaliste

      • Jeudi 31 Mars 2016 à 17:50

        merci beaucoup Pestoune.

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